Tech Show Paris : 6 tendances DevOps à retenir pour 2026
Introduction : vers la redéfinition du DevOps ? Une édition marquée par l’IA, la gouvernance et un métier du DevOps...


Depuis plusieurs années, le DevOps s’impose comme le moteur de la transformation numérique. On parle d’automatisation, de pipelines, de livraison continue, de collaboration entre équipes…
Lors du dernier Tech Show Paris 2025, nos équipes se sont mobilisés pour identifier les tendances à suivre : l’intelligence artificielle est en passe de changer la nature même du DevOps. Elle ne vient plus simplement accélérer les processus, elle vient les comprendre, les anticiper et les optimiser jusqu’à prendre parfois des décisions à notre place.
Et cette révolution, nous l’appellerons le DevIAOps.

L’un des messages qui est revenu dans de nombreuses conférences du salon, c’est que chaque maillon de la boucle DevOps peut déjà être amélioré par une IA. Certaines sont encore balbutiantes, d’autres très matures, mais la tendance est là : la boucle devient intelligente.
Avant même d’écrire une ligne de code, l’IA aide déjà à organiser, documenter et planifier les projets.
L’entreprise Atlassian a présenté lors du TechShow sa solution “Rovo”. Elle lit la documentation, relie les tickets entre eux, génère des revues d’incident et peut même suggérer des priorités.
Concrètement, elle aide les équipes à garder le fil et à réduire la charge mentale liée à la coordination ainsi qu’aux tâches répétitives de niveau 1.
Des outils comme GitHub Copilot ou Tabnine accompagnent déjà les développeurs au quotidien : ils accélèrent la rédaction de code, corrigent les erreurs, et proposent des implémentations plus robustes.
Mais au-delà de l’assistance, on glisse peu à peu vers une vraie collaboration entre humain et IA : l’IA devient un collègue, pas un outil.
Le “Build” et le “Test” représentent aujourd’hui le terrain le plus prometteur du DevIAOps.
Au niveau du build, plusieurs solutions commencent à sortir du lot. Des outils comme Docker AI ou BuildBuddy expérimentent déjà des optimisations automatiques sur les dépendances de votre application, la structure des images ou le cache de compilation (peu importe le langage).
D’autres, comme GitHub Copilot Workspace ou Harness AIDA, étendent l’IA aux pipelines eux-mêmes, capables de proposer des ajustements de workflow ou de Dockerfile.
Côté tests, l’IA montre toute sa puissance. Les grandes plateformes comme SonarQube, Testim.io ou Harness AI Test Intelligence apprennent des exécutions passées pour détecter les tests instables, identifier les failles récurrentes et génère automatiquement de nouveaux cas pertinents en fonction.
On se rapproche du test adaptatif, capable de s’ajuster au comportement du code.
Encore en partie manuelles aujourd’hui, les phases de release et de déploiement s’apprêtent elles aussi à basculer dans l’ère de l’intelligence.
Imaginons un agent IA capable d’évaluer le risque d’une mise en production, de choisir le moment optimal du déploiement selon la charge, ou même de rédiger automatiquement les notes de version.
C’est le terrain de jeu de certains éditeurs comme Harness ou Atlassian qui ont fait forte impression au TechShow.
Leurs ambitions : proposer une plateforme qui gère toute la chaîne CI/CD de bout en bout, avec une IA intégrée à chaque étape sous forme d’agents IA DevOps.
La prochaine étape ? Relier ces agents entre eux, pour qu’ils s’orchestrent sans intervention humaine.
C’est sans doute la partie la plus avancée de la boucle DevOps. Un bloc avant gardiste de la transition vers l’IA.
Les solutions Dynatrace Davis AI, Datadog Watchdog ou Elastic AI Assistant analysent les métriques, détectent les anomalies, prévoient les incidents et lancent parfois des corrections automatiques. Certaines entreprises voient déjà leurs incidents résolus avant qu’un humain ne lève la tête.
Nous sommes pratiquement déjà dans une ère où la supervision devient prédictive et auto-correctrice.
Aujourd’hui, chaque IA vit dans son coin : Rovo ne parle pas à Copilot; Copilot ne parle pas à SonarQube; SonarQube n’échange pas avec Harness; Harness ne discute pas avec Dynatrace… Résultat : on a une multitude d’outils brillants, mais isolés.
Le vrai DevIAOps commencera quand ces agents communiqueront entre eux, lorsque tous les pipelines auront été transformés pour accueillir cette nouvelle façon de travailler.
Quelques cas d’usage qui pourraient arriver :
Ce n’est pas de la science-fiction. C’est simplement la prochaine étape logique.

Cette évolution change complètement le rôle du DevOps. Jusqu’à aujourd’hui, on automatisait des processus tandis qu’à l’avenir, on orchestrera des intelligences.
Il deviendra le chef d’orchestre d’une équipe numérique composé uniquement d’agents IA qui auront chacun leurs spécialités (plan, code, build, test, release…) Il coordonnera, vérifiera, donnera du contexte et prendra les décisions que les agents ne peuvent pas encore assumer seuls.
Ce n’est plus seulement un changement technique, c’est un changement de posture.
Le DevOps ne sera plus celui qui écrit les scripts, mais celui qui dirige les intelligences. Et si on regarde bien, ce n’est pas une rupture avec la philosophie DevOps, c’en est la continuité.
C’est toujours une histoire de collaboration, mais cette fois-ci entre humains et machines.
L’idée d’une chaîne CI/CD autonome fait rêver, cependant elle soulève aussi de vraies questions.
Car plus les agents IA prennent de place dans la boucle, plus on risque de perdre la maîtrise de ce que l’on fait vraiment.
Dans un modèle DevIAOps, une grande partie des décisions est déléguée à des agents autonomes : planification, analyse de code, déploiement, monitoring…
Ces questions ne sont pas techniques, elles sont éthiques et organisationnelles.
En déléguant de plus en plus aux agents, on court aussi le risque d’un DevOps réduit à un rôle de supervision passive.
À force de s’appuyer sur les IA, on risque surtout d’oublier comment faire sans elles. On gagne en productivité, mais on perd en compréhension, et c’est là que la dette technique s’installe. Elle n’est plus dans le code, mais dans la compétence.
Or, l’essence du DevOps, c’est la compréhension fine du pipeline, des contraintes, et des choix techniques. Si tout devient “assisté”, cette expertise risque de s’effriter.
Comme toute automatisation, le DevIAOps soulève des enjeux sociaux :
Ce virage devra donc s’accompagner de formation, de transparence, et d’un vrai travail sur la culture d’équipe.
Parce que l’IA ne remplacera jamais l’humain, mais elle changera profondément la manière dont il agit et décide.
Cette évolution fait aussi écho à un autre mouvement que l’on observe depuis plusieurs années : le MLOps.
Si le MLOps visait à industrialiser le déploiement des modèles d’apprentissage automatique, le DevIAOps pousse cette logique encore plus loin : il s’agit cette fois d’intégrer l’intelligence dans l’ensemble du pipeline. On pourrait dire que le MLOps gère comment les modèles fonctionnent, tandis que le DevIAOps orchestre leurs actions.
Le DevIAOps ne remplacera pas le DevOps, il redéfinit son environnement.
Chaque outil devient un agent, chaque étape une discussion, chaque incident une opportunité d’apprentissage. Au fond, on ne parle plus d’automatisation, mais d’orchestration intelligente.
Et ce que le TechShow2025 nous a montré, c’est que les briques sont déjà là. Il ne reste qu’à les relier. Le DevOps de demain ne sera pas un exécutant, mais un chef d’équipe hybride. Une équipe composée d’humains… et d’agents IA.
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