Ansible Vs Terraform Vs Pupper

Comparaison des solutions d’automatisation : Ansible, Terraform, Puppet et PXE 

Auteur : Yohan Bec-Chikli, Ingénieur SysOps
Yohan Bec-Chikli Ingénieur SysOps
9 mins
29 septembre 2025
Dans cet article :
  1. Pourquoi automatiser le déploiement de configuration et d’infrastructure IT ? 
  2. Ansible : un outil d’automatisation simple et sans agent 
  3. Terraform : l’Infrastructure as Code (IaC) multi-cloud 
  4. Puppet : automatisation déclarative pour les grandes infrastructures 
  5. Technologie secondaire : PXE, déploiement initial via le boot réseau 
  6. Quelle solution choisir ? Comparatif Ansible vs Terraform vs Puppet 
  7. Conclusion : quelle est la meilleure solution d’automatisation IT ? 

Pourquoi automatiser le déploiement de configuration et d’infrastructure IT ? 

Dans un contexte où les systèmes d’information deviennent de plus en plus complexes, l’automatisation est devenue un levier incontournable pour les équipes IT. Les infrastructures ne se limitent plus à des serveurs physiques isolés : elles combinent désormais cloud public, cloud privé, conteneurs et environnements hybrides. Cette diversité multiplie les tâches de configuration, de supervision et de maintenance. 

Sans automatisation, ces opérations reposent sur des interventions manuelles chronophages, sources d’erreurs et difficilement reproductibles. L’automatisation permet au contraire de standardiser les pratiques, réduire les risques humains et accélérer les déploiements

Au-delà du gain de temps, les bénéfices se situent aussi sur le plan de la sécurité (application cohérente des correctifs, durcissement des configurations) et de la scalabilité (capacité à gérer des milliers de serveurs ou d’instances cloud de manière homogène). L’enjeu est donc stratégique : l’automatisation IT n’est plus un choix, mais une nécessité pour rester compétitif et garantir la continuité des services. 

Lire aussi : Pourquoi et comment conteneuriser ses applications ?

Ansible : un outil d’automatisation simple et sans agent 

Ansible Automation Platform est une solution open source d’automatisation informatique réputée pour sa facilité d’utilisation. 

Fonctionnant en ligne de commande, elle s’appuie sur des « playbooks » écrits en YAML (Yet Another Markup Language), un langage lisible par l’homme. Ces playbooks permettent de décrire des configurations, déployer des logiciels et orchestrer des workflows complexes. 

L’objectif est de réduire la charge opérationnelle en automatisant des tâches variées : déploiement d’applications, mises à jour système, configuration réseau ou encore gestion d’infrastructures cloud. 

Contrairement à d’autres solutions, Ansible ne nécessite aucun agent installé sur les nœuds gérés. Le serveur de contrôle se connecte aux machines via SSH, un protocole standard et sécurisé, et prend immédiatement la main. 

Cette architecture présente plusieurs avantages, notamment, le fait qu’il n’y ait pas de processus d’installation fastidieux sur les machines cibles, pas de maintenance d’un parc d’agents à surveiller ou à mettre à jour et un déploiement simplifié et plus léger. 

Une fois le provisionnement et la configuration effectués, le système peut être géré sans infrastructure additionnelle. 

Le cœur d’Ansible repose sur la programmation procédurale (ou impérative). Dans ce modèle, le code indique à l’ordinateur une suite d’étapes à exécuter pour atteindre un résultat. L’accent est mis sur le processus plutôt que sur l’état final. 

Les playbooks YAML sont donc interprétés et exécutés dans l’ordre exact où les instructions sont écrites. Cela garantit une compréhension simple du flux de travail et facilite la lecture et la maintenance du code, même pour des équipes hétérogènes. 

Terraform : l’Infrastructure as Code (IaC) multi-cloud 

Terraform est une solution d’Infrastructure as Code (IaC) développée par HashiCorp. Elle permet d’automatiser la création, la modification et la destruction de ressources d’infrastructure comme des réseaux, des machines virtuelles, des bases de données, des groupes de sécurité ou encore des load balancers. 

L’infrastructure est décrite dans des fichiers texte au format HCL (HashiCorp Configuration Language), ou en JSON si besoin. 

Terraform prend en charge la plupart des fournisseurs cloud (AWS, Azure, Google Cloud, IBM Cloud, Oracle Cloud, OVHcloud, VMware vSphere, OpenStack, etc.). 

Chaque ressource décrite dans Terraform est liée à un provider. Les définitions ne sont donc pas directement réutilisables d’un cloud à l’autre, car chaque provider expose ses propres propriétés et API. 

Un des points clés de Terraform est son fichier d’état, il garde la trace de ce qui a été déployé et peut ainsi comparer l’état actuel à la configuration souhaitée puis appliquer uniquement les changements nécessaires. 

Terraform est surtout utilisé pour créer et détruire des infrastructures cloud en suivant une logique d’Infrastructure as Code. Son rôle est assez ciblé : il s’occupe du provisionnement. 

Ansible, de son côté, est un outil d’automatisation plus généraliste qui s’applique à la configuration des systèmes, au déploiement d’applications et à d’autres tâches variées. 

Les deux projets sont maintenus par de larges communautés open source, avec aussi des déclinaisons commerciales, mais l’important est qu’ils sont complémentaires : Terraform construit l’infrastructure, Ansible configure ce qu’il y a dessus. 

En pratique, ce n’est pas un choix exclusif entre les deux, mais souvent une utilisation conjointe. 

Lire aussi : Terraform et Cloud Azure : déployer facilement vos infrastructures

Puppet : automatisation déclarative pour les grandes infrastructures 

Puppet est une solution open source d’automatisation informatique, développée en Ruby. Disponible en version communautaire et en version commerciale (Puppet Enterprise), elle est largement utilisée dans la gestion d’infrastructures informatiques de grande ampleur. 

L’un des principaux avantages de Puppet réside dans sa scalabilité. L’outil est conçu pour automatiser et gérer efficacement des environnements hybrides, incluant serveurs physiques, machines virtuelles et ressources cloud. 

Puppet repose sur le principe de la programmation déclarative : l’utilisateur décrit l’état souhaité d’un système (services actifs, fichiers présents, configurations appliquées). Puppet se charge ensuite d’exécuter automatiquement les actions nécessaires pour atteindre et maintenir cet état. 

Cette logique s’appuie sur un langage spécifique au domaine (DSL, Domain-Specific Language), permettant de formaliser et standardiser les configurations. 

L’architecture de Puppet fonctionne selon un modèle serveur/agents, le serveur central stocke les configurations définies et chaque machine gérée exécute un agent Puppet, chargé d’appliquer ces configurations et de rendre compte de l’état du système. 

Puppet reste une solution fiable et performante pour l’automatisation d’infrastructures complexes. Sa force réside dans sa capacité à gérer des environnements à grande échelle de manière cohérente. En contrepartie, son modèle basé sur des agents exige une gestion attentive de la sécurité et du cycle de vie des composants installés. 

Technologie secondaire : PXE, déploiement initial via le boot réseau 

Le PXE (Pre-boot eXecution Environment) est une solution qui permet à un ordinateur de démarrer depuis le réseau, sans avoir besoin d’un système d’exploitation installé sur son disque dur. Pour cela, la machine récupère une image système stockée sur un serveur distant. 

Cette image peut être un système d’exploitation brut ou une version personnalisée intégrant des composants logiciels supplémentaires (suite bureautique, utilitaires, packs de sécurité, scripts, etc.). 

Une fois l’image récupérée, plusieurs options sont possibles selon les paramètres définis sur le serveur. On peut exécuter l’OS directement en mode « live », installer sur la machine cliente pour un usage permanent ou, dans le cadre des technologies VDI (Virtual Desktop Infrastructure), streamer sur le poste un OS complet avec ses applications, sans nécessiter de disque dur local. 

Cela permet de mettre en place les bases pour les nouveaux systèmes comme des postes utilisateurs ou des nouveaux serveurs puis de déployer les configurations avec d’autres outils de déploiement. 

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Quelle solution choisir ? Comparatif Ansible vs Terraform vs Puppet 

Le choix d’un outil dépend fortement du besoin principal de l’organisation

  • Ansible est idéal pour les équipes cherchant une solution simple, rapide à prendre en main et sans agents à installer. Il convient parfaitement au déploiement applicatif, aux mises à jour système et à la configuration réseau. 
  • Terraform s’impose pour les organisations qui doivent gérer une infrastructure cloud à grande échelle, avec une approche Infrastructure as Code claire et un suivi précis de l’état des ressources. 
  • Puppet reste une référence pour les environnements complexes et massifs, nécessitant une gestion continue et déclarative des configurations, au prix d’une plus grande complexité liée au modèle agent/serveur. 
  • PXE, de son côté, n’est pas concurrent mais complémentaire : il facilite le déploiement initial des systèmes, avant que d’autres outils ne prennent le relais pour la configuration et l’orchestration. 

En pratique, ces solutions ne sont pas exclusives. De nombreuses entreprises combinent Terraform pour construire l’infrastructure et Ansible ou Puppet pour configurer et maintenir ce qui est déployé. 

Conclusion : quelle est la meilleure solution d’automatisation IT ? 

Il n’existe pas de “meilleur” outil universel, mais plutôt des solutions adaptées à des contextes différents

  • Pour une approche rapide, flexible et sans agents : Ansible
  • Pour une gestion précise et industrialisée des ressources cloud : Terraform
  • Pour une gouvernance robuste et à grande échelle : Puppet

L’automatisation IT est désormais un pilier de la transformation numérique. Les entreprises qui investissent dans ces solutions réduisent leurs coûts opérationnels, augmentent leur réactivité et sécurisent leurs environnements. 

L’avenir de ces pratiques se dessine déjà avec le GitOps, l’intégration native dans Kubernetes, et l’usage de l’intelligence artificielle pour orchestrer et optimiser encore davantage les déploiements. 

En résumé : plutôt que d’opposer Ansible, Terraform et Puppet, il s’agit souvent de les combiner intelligemment pour répondre aux besoins spécifiques de chaque organisation. 

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