Architecte cloud : entre stratégie et technique, un métier pivot en 2025
Longtemps perçu comme un expert technique isolé, l’Architecte Cloud a aujourd’hui un rôle bien plus large : il est au...


La conférence Cloud Nord a eu lieu le jeudi 23 octobre 2025 à Lille. C’était la 5ème édition de l’évènement qui a rassemblé environ 250 personnes.
Cloud Nord est une association indépendante, initiative lancée par quelques lillois pour partager expériences et nouveautés technologiques en lien avec le Cloud. C’est ma première participation à une conférence en tant que consultant chez Synapsys.
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Dans l’ensemble des conférences, j’ai retenu 3 tendances principales dans les sujets évoqués :
Je pense que 80% des conférences évoquent l’un de ces 3 thèmes.
L’Intelligence Artificielle est un mot buzz actuellement, ce n’est pas une nouvelle technologie, les percées majeures qui ont conduit à l’IA moderne ont eu lieu dans les années 2010.
C’est pratique pour répondre à certaines questions et pour répondre à des tâches précises, mais son industrialisation nécessite encore des défis techniques et éthiques à résoudre.
Ce qui a permis son développement, c’est la puissance toujours plus titanesque des GPU (Graphic Processing Unit) et l’avènement des LLM (Large Language Models) à partir de 2018.
Le Green IT est l’antinomique de l’Intelligence Artificielle, c’est un vaste sujet qui est encore sous-représenté dans le monde de l’IT.
Je me rends compte dans ma mission que l’optimisation des programmes n’est plus un réflexe des développeurs. Nous avons à notre disposition une puissance de calcul immense que l’entreprise paye. Les développeurs alors la consomme sans jamais penser dans un premier temps a son optimisation en temps de traitement et dans un second temps sa consommation.
L’open source est le troisième point clé de ces conférences, c’est un point essentiel de l’écosystème IT. Cela permet aux entreprises et aux particuliers de participer à des projets de manière collaboratives et ainsi partager les fonctionnalités ajoutées aux produits.

J’ai particulièrement apprécié deux conférences, la première est nommée « Gérer ses secrets Kube avec l’External Secrets Operator : parce que je le Vault bien ».
Alexis FALA dans cette conférence nous explique l’impératif de sécuriser les informations sensibles stockées dans Kubernetes, soulignant que les secrets natifs ne sont qu’encodés en Base64, l’équivalent de les avoir en clair, rendant leur stockage sur Git indésirable.
Pour contourner ce risque, il a présenté l’External Secrets Operator (ESO), un outil open source populaire agissant comme une extension de l’API Kubernetes pour gérer des technologies externes. L’objectif principal de l’ESO est d’aller chercher des secrets stockés dans une « source de vérité » sécurisée (un coffre-fort) et de les synchroniser dans un Secret Kubernetes standard consommable par les applications.
Il y a environ deux ans, HashiCorp a généré un « petit drama » en annonçant que ses outils, y compris Vault, ne seraient plus totalement open source.
L’entreprise a adopté la Business Source License (BSL), une licence plus privée, dans le but de monétiser ses ressources et d’intégrer potentiellement le code contribué par la communauté dans ses produits payants. Cette décision a provoqué une réaction « très vive » de la communauté, qui s’est empressée de forker les outils encore sous licence libre.
Concernant Vault, ce mouvement a donné naissance à OpenBao. Il en est de même pour Terraform qui a sa propre version open source OpenTofu.
Guillaume Chervet a présenté SlimFaas comme une « petite pépite » dont l’objectif est de résoudre une problématique qu’il considère comme déshumanisante dans l’informatique : faire en sorte que les applications continuent de fonctionner même si le développeur n’est plus là.
SlimFaas est un petit proxy qui transforme n’importe quel déploiement Kubernetes existant en une fonction, simplement en lui ajoutant une annotation.
La solution permet un scale to zero rapide, réveillant les pods sur requête, ce qui se traduit directement par une problématique de Green IT en réduisant drastiquement la consommation des applications.
En effet, lorsqu’un pod n’est plus utilisé (après 8 secondes par exemple), il est éteint et ne consomme plus de CPU ni de RAM. Ce mécanisme d’économie de ressources permet au projet d’atteindre des économies considérables, avec un gain chiffré de plus de 230 000 € par an sur un seul projet. M. Chervet a même fait une référence humoristique à cet aspect environnemental en affirmant qu’il avait « tué la planète » mais qu’il avait une excuse, car il utilise SlimFaas.
L’outil est plus qu’un simple proxy, car il intègre également une base de données et une file d’attente (queue) pour gérer les requêtes asynchrones, protégeant ainsi les pods sous-jacents contre la surcharge.
L’approche de SlimFaas vise à transformer la contrainte d’infrastructure (qui exige la duplication des pods pour la résilience) en une contrainte d’expérience utilisateur (UX), où l’utilisateur pourrait attendre quelques secondes le temps que l’environnement redémarre.
Ce succès, amplifié par les économies réalisées, a rapidement mené M. Chervet à chercher une manière de pérenniser le projet, car le maintenir seul représentait une dette technique majeure pour son entreprise
Il a alors entrepris de faire accepter SlimFaas dans la Sandbox de la Cloud Native Computing Foundation (CNCF), une organisation à but non lucratif qui agit comme une maison neutre pour héberger les projets open source stratégiques. L’acceptation dans la fondation a imposé des changements radicaux, notamment le changement de la licence du projet vers l’Apache V2 et, de manière cruciale, le légat de l’intégralité de la propriété intellectuelle (code source, marque et logos) à la Fondation Linux.
Cette démarche garantit la neutralité, l’interopérabilité et l’évolution du projet sous une gouvernance communautaire (TOC). La CNCF fournit également un soutien précieux, notamment en assurant la standardisation des pratiques (via des outils comme le Chrome Monitor qui vérifie la documentation et la conformité) et en offrant un support juridique ou marketing via une plateforme simple et accessible. L’objectif final de cette intégration est d’augmenter la communauté de contributeurs et de voir le projet gagner en maturité et en muscle, pour qu’il devienne un standard durable et autonome
Finalement, j’ai beaucoup apprécié cette journée à Cloud Nord. J’ai pu mesurer l’intérêt de ce type d’événement : échanger avec des professionnels, partager des connaissances et découvrir de nouveaux outils. Cela favorise l’émergence de nouvelles idées et permet de continuer à apprendre.
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