Le numérique responsable gagne du terrain dans les entreprises, porté par des enjeux environnementaux de plus en plus pressants et une volonté croissante de concilier performance et durabilité. Si la prise de conscience s’accélère, les niveaux de maturité restent inégaux.
Entre mesure de l’impact, structuration des plans d’action et acculturation des équipes, les organisations avancent à des rythmes différents. Comment passer de l’intention à l’action ? Et quels leviers permettent de bâtir une stratégie numérique responsable à la fois ambitieuse et réaliste ?
Cet article s’appuie sur les chiffres et enseignements issus de l’enquête « Tendances Infrastructures IT 2025 », menée par Synapsys en partenariat avec le CRiP.
Le numérique responsable désigne l’ensemble des pratiques visant à réduire l’empreinte environnementale du numérique et à mettre les technologies au service de la transition écologique.
Il repose sur deux axes complémentaires :
C’est une démarche globale qui intègre aussi des enjeux sociaux, éthiques et économiques, pour un numérique plus durable et aligné avec les objectifs de responsabilité des organisations.
Aujourd’hui, plus d’une entreprise sur deux a déjà mis en place un dispositif pour calculer les émissions carbone de son système d’information. Cette étape essentielle permet de quantifier l’impact réel, de cibler les principaux postes émetteurs et de poser les bases d’un plan d’action pertinent. Dans un contexte où les architectures IT sont toujours plus complexes et distribuées, ce diagnostic initial est indispensable pour bâtir une stratégie de sobriété alignée sur les usages et les contraintes du terrain.
Une fois les données disponibles, les organisations peuvent mieux piloter leur transition. Les principales actions incluent :
Les opportunités d’efficacité énergétique sont nombreuses. Encore faut-il les rendre visibles et mesurables.
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Près de 40 % des entreprises ont déjà formalisé une feuille de route dédiée au numérique responsable. Ce choix traduit une volonté de structurer la démarche sur le long terme, avec des étapes claires, des objectifs quantifiables et des actions adaptées à la maturité de l’organisation. Cette structuration progressive est essentielle pour ancrer les pratiques dans la durée.
La conception des services, des applications et des infrastructures est un levier clé pour réduire l’impact environnemental du numérique. En intégrant des critères de sobriété dès la phase de design (comme l’optimisation des ressources, la simplification des architectures ou l’utilisation de technologies plus efficaces), les entreprises évitent des modifications coûteuses et énergivores après coup. Cette démarche proactive permet non seulement de limiter la consommation d’énergie et les émissions de CO₂, mais aussi d’aligner la stratégie numérique avec les objectifs environnementaux dès les premières étapes du projet.
Un projet de numérique responsable ne peut réussir sans l’adhésion des collaborateurs à tous les niveaux de l’organisation. Pour faire évoluer durablement les pratiques, il est essentiel d’impliquer les équipes dès le départ. Cela passe par des actions concrètes de sensibilisation — ateliers, communications régulières, démonstrations d’impact — mais aussi par la formation aux éco-gestes numériques, à l’éco-conception ou encore à l’usage raisonné des ressources IT. Expliquer clairement les conséquences environnementales des usages numériques, même les plus quotidiens (envoi de mails, stockage excessif, usage des visioconférences), permet de donner du sens à la démarche. C’est ce qui motive 37 % des organisations à en faire un axe prioritaire pour ancrer durablement le numérique responsable dans la culture d’entreprise.
Mettre en place des référents ou “évangélistes” internes permet de donner un visage concret à la stratégie numérique responsable. Ces collaborateurs, souvent volontaires et sensibilisés aux enjeux environnementaux, jouent un rôle central dans l’animation de la démarche au quotidien. Ils relaient les bonnes pratiques, accompagnent les équipes dans l’adoption de nouveaux réflexes, identifient les freins opérationnels et facilitent la remontée des besoins ou des idées d’amélioration. En agissant comme des relais entre la stratégie et le terrain, ils renforcent l’ancrage culturel du numérique responsable dans l’organisation et contribuent à créer une dynamique collective autour de la transformation.
Malgré ces avancées, 19 % des décideurs affirment que le numérique responsable ne fait pas partie de leurs priorités pour 2025.
Pressions concurrentes, manque de ressources, difficulté à mesurer le retour sur investissement : plusieurs facteurs ralentissent l’adoption.
Ce constat rappelle qu’un accompagnement méthodologique et des preuves de valeur sont nécessaires pour convaincre durablement.
Recourir à des partenaires externes permet de structurer et d’accélérer la mise en œuvre d’une démarche numérique responsable. Ces experts apportent une vision extérieure, des méthodes éprouvées et des outils spécialisés pour auditer les infrastructures, identifier les usages les plus énergivores ou définir des priorités d’action. Par exemple, un partenaire peut réaliser un bilan carbone du système d’information, recommander des actions de rationalisation (suppression de serveurs redondants, migration vers un cloud plus efficient), ou accompagner la mise en place de pratiques FinOps. Cette expertise permet non seulement de gagner du temps, mais aussi de sécuriser les décisions techniques et d’éviter des investissements inefficaces. En s’appuyant sur des partenaires de confiance, les entreprises maximisent leurs chances d’obtenir des résultats concrets, mesurables et durables.
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Le numérique responsable n’est plus un concept théorique. Il devient un levier de performance à part entière, à la croisée des enjeux technologiques, économiques et environnementaux. Concrètement, cela signifie repenser la conception des projets dès l’origine, mesurer l’empreinte réelle des infrastructures, impliquer les équipes dans la durée et piloter les progrès avec des indicateurs clairs.
Les organisations qui s’engagent dès aujourd’hui structurent des feuilles de route pragmatiques, identifient des “quick wins” (comme l’optimisation des licences, le nettoyage des données dormantes ou la modernisation des applications) et s’appuient sur des expertises internes ou externes pour gagner en efficacité. C’est ainsi qu’elles transforment le numérique responsable en avantage concurrentiel durable, plutôt qu’en contrainte réglementaire.
Le passage à l’échelle est désormais une question de méthode, de pilotage et de volonté. Les outils existent, les compétences aussi : il ne reste plus qu’à les activer.
Une stratégie de numérique responsable s’appuie sur un diagnostic des usages, une feuille de route alignée avec les objectifs de l’entreprise, des indicateurs de suivi et l’implication des parties prenantes. Elle doit être progressive, mesurable et adaptée au contexte.
Le Green IT by design consiste à intégrer les principes de sobriété et d’éco-conception dès la phase de conception des projets numériques. Cela permet de limiter les impacts environnementaux en amont, plutôt que de corriger les excès une fois les services déployés.
L’implication des équipes passe par la sensibilisation aux enjeux, la formation aux bonnes pratiques et la désignation de référents internes. Ces ambassadeurs jouent un rôle clé dans l’animation et l’ancrage des écogestes numériques au quotidien.
Le numérique responsable permet de réduire les coûts IT, d’optimiser les ressources et de répondre aux attentes croissantes des clients et partenaires en matière d’engagement environnemental. C’est un levier de compétitivité et d’image durable.