Green Hosting : la tendance émergente de l’hébergement web écologique
Contexte du Green Hosting La première raison pour laquelle le sujet du développement durable et plus particulièrement des émissions de...
Qui ne sait pas que l’on tend de plus en plus vers un numérique responsable ? En effet, l’explosion du numérique dans le monde depuis 25 ans est lourde de conséquences pour l’environnement. De nombreuses études nous alertent sur cette réalité. Toutes mettent en exergue l’exigence que l’industrie du numérique et de ses acteurs, dont les agences digitales, s’attellent à rendre ses services plus responsables.
Les chiffres mettent en évidence le poids très lourd (environ 80 %) de la fabrication des appareils dans l’empreinte écologique du numérique. L’évolution rapide des technologies et la surenchère à la performance causent leur obsolescence rapide, incitant à leur renouvellement fréquent. Et en 2030, nous passerons de 3 à 4 milliards d’usagers du numérique.
Cette illustration proposée par l’Ademe nous offre un aperçu de l’impact du numérique en France.
Alimentation électrique 24/7 et refroidissement pour maintenir leur température à 20°C : les data centers, acteurs indispensables de l’écosystème numérique sont d’énormes consommateurs d’énergie (souvent non renouvelables à l’échelle mondiale) et d’eau. Leur consommation électrique est estimée à 2 % des besoins mondiaux. Les batteries qui y sont employées contiennent des matières chimiques polluantes, en grande partie non recyclables. Les serveurs ont besoin d’être optimisés pour ne plus accomplir des tâches inutiles et ils sont parfois trop nombreux pour assurer le fonctionnement des data centers.
En outre, le réseau est source d’émission. Il n’y pas de numérique sans réseau car c’est par lui que tout transite. Son empreinte est surtout liée à son infrastructure matérielle et les exigences de sa mise à jour. A cet égard, la 5G est déjà décriée pour son influence néfaste. Les flux vidéos, s’ils pèsent finalement moins lourd dans l’empreinte carbone du numérique qu’initialement évalués, représentent néanmoins 60 % des flux de données à l’échelle mondiale.
Nous avons été quelques-uns au niveau de Synapsys Groupe à participer à une fresque du numérique. Ce genre d’initiative donne une vision complète de l’impact carbone du numérique et le rôle que les entreprises peuvent jouer. Certes, seules 4% des émissions de carbone dans le monde sont liées au numérique mais leur croissance annuelle est inquiétante, certaines sources annoncent une hausse potentielle de 60% à l’horizon 2040.
D’où la nécessité d’adopter des pratiques responsables dès à présent.
La surenchère à la puissance questionne aussi l’utilité des services produits : on sait aujourd’hui que 70% des fonctionnalités d’un service numérique ne sont pas essentielles et 45 % jamais utilisées…
D’où l’émergence d’un discours sur la frugalité pour ne créer que l’absolu nécessaire. Et mieux vaut éco-concevoir appareils et services numériques maintenant plutôt que dépenser pour refaire plus tard. Cerise sur le gâteau : l’éco-conception (ou écoconception), c’est bon pour la com’ car elle véhicule une image d’acteur responsable et conforte une vision sur la durabilité de ce qui est proposé. Nous avons d’ailleurs un article consacré au sujet de l’éco-conception de sites internet. En quelques mots, l’éco-conception aide à simplifier les décisions à prendre pour améliorer l’expérience client, en se focalisant uniquement sur ses étapes indispensables. On améliore le SEO du site éco-conçu et ses taux de conversion grâce à un affichage plus rapide, répondant mieux au E du EEAT de Google, soit l’Expérience, l’Expertise, l’Autorité et Trust pour la confiance.
Il n’en reste pas moins que l’éco-conception, c’est une part infime de l’impact carbone du numérique au sein d’une entreprise.
Depuis le 1er janvier 2023, la réalisation d’un bilan carbone est obligatoire pour les entreprises de plus de 500 salariés en métropole (250 en outre-mer). Elle s’inscrit dans la responsabilité sociale des entreprises (RSE). Pour faire le bilan carbone de son entreprise, le site du Ministère de la Transition Écologique propose de nombreuses ressources. Il existe également des simulateurs en ligne permettant d’obtenir des données approximatives, comme des logiciels, notamment celui de l’Agence pour la Transition Écologique (ex-ADEME). Toutefois, pour obtenir une estimation précise, un accompagnement d’expert est nécessaire.
Le bilan carbone permet non seulement de savoir comment collecter ses données pour évaluer les émissions de GES de l’entreprise mais aussi de mettre en place une stratégie pour les réduire via des actions ciblées selon le secteur et le fonctionnement de l’entreprise.
Parmi les nombreuses mesures à mettre en place pour limiter l’empreinte carbone des actifs numériques de l’entreprise, l’éco-conception intègre la frugalité “by design” à toutes les étapes et les dimensions d’un projet web. Cela implique une réflexion sur la mise en place de fonctionnalités nécessaires au service visé uniquement et des techniques utilisées (plugins, allègement et optimisation du code, compression et mise en cache des ressources visuelles…), pour assurer le fonctionnement normal du site sans l’alourdir, ainsi que sur la simplicité de son interface.
On peut également optimiser l’hébergement du site en s’assurant que les data-centers de l’hébergeur soient aux normes ISO 14001 et ISO 50001, ses data centers géographiquement proches et fonctionnant avec des énergies renouvelables et appliquant des méthodes de refroidissement durables.
Il ne suffit pas de mettre en place des mesures sans contrôler leur application et surtout leur efficacité : c’est pourquoi il est crucial de mesurer les principaux postes d’émissions de GES avant toute mesure destinée à les réduire pour vérifier leur efficacité, afin d’effectuer des comparaisons. La mesure des indicateurs a posteriori doit s’inscrire à long terme pour assurer que la mise en place de bonnes pratiques soit pérenne.
Maintenant que vous avez compris l’importance d’aller vers le numérique responsable dans votre entreprise, il n’y a plus qu’à comme il est coutume de dire parfois.
Est-ce vraiment si simple ? Non, de toute évidence.
Article – GreenOps : comment mesurer sa consommation ?
Article – Audit Green IT : les 5 étapes à suivre
Article – Sobriété écologique et numérique : comprendre les perceptions pour déclencher l’action
Article – RGESN 2024 : quelles avancées en matière d’écoconception des services numériques ?
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