Green Hosting : la tendance émergente de l’hébergement web écologique
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L’ADEME (Agence de la transition écologique, en France) définit la sobriété comme la capacité à questionner ses besoins et à les satisfaire en limitant leurs impacts sur l’environnement. La sobriété est ainsi un facteur majeur d’évolution des modes de vie et de consommation, individuellement et collectivement, et des modes de production qui en découlent.
Dans un contexte de crises successives et de pression environnementale et écologique, l’ADEME a lancé en 2023 son premier baromètre « Sobriété et modes de vie ». Cette étude a pour objet d’étudier les modes de vie déclarés par les Français selon six domaines (mobilité, tourisme, numérique, logement, alimentation et achats / consommation générale). Les sondés étaient invités à décrire leurs pratiques pouvant présenter un impact environnemental. Ils étaient, dans un premier temps, interrogés sur leurs motivations d’action, et leur aspect subi ou choisi. Puis, dans une seconde partie, ils ont été questionnés sur leurs représentations de la sobriété, leur attachement aux pratiques consuméristes, leur jugement sur leurs pratiques, leur disposition à transformer leurs modes de vie et leur adhésion à des règles collectives.
Ce baromètre éclaire sur la dichotomie entre les pratiques réelles, leur perception et les motivations de chacun. Il apporte aussi des pistes de compréhension des moyens de déclencher l’action collective et individuelle. Notamment, l’exploration des pratiques numériques des Français permet de se projeter dans le futur en matière de green IT. Les résultats donnent d’ailleurs un relief particulier lorsqu’ils sont associés aux quatre scénarios des futurs en transition.
Pour rappel, les futurs en transition sont issus d’un travail au long cours de l’ADEME réalisé entre 2019 et 2021. Ces futurs décrivent quatre trajectoires possibles cohérentes, basées sur des options économiques, techniques et de société, radicalement différentes. Elles ont pour point commun d’atteindre la neutralité carbone en 2050, c’est-à-dire un équilibre mondial entre les émissions de gaz à effet de serre (GES) d’origine humaine et leur retrait de l’atmosphère.
De nombreuses pratiques ayant pour objectif de limiter l’impact de leur mode de vie sur l’environnement ont été adoptées par les Français. Ces évolutions sont majoritairement décrites comme choisies, sans volonté d’agir dans le sens contraire, ni perception d’une situation subie.
La motivation première, et grandement majoritaire du changement, est économique. L’engagement dans des pratiques de sobriété pour des raisons environnementales est même très faible.
La première valeur à présenter pour provoquer le changement est bien économique. La valeur environnementale est un argument qui s’ajoute à la valeur économique, mais qui semble encore trop peu perçue et comprise par la population pour suffire à provoquer le changement.
Les pratiques d’hyperconsommation sont globalement identifiées par les Français, ainsi que leur degré d’impact néfaste sur l’environnement. Toutefois, sa propre contribution est non seulement mal perçue, mais bien souvent totalement exclue. Cela se traduit par une perception très rare de pratiques de consommation excédant leurs besoins.
L’évaluation des objectifs du changement doit être détachée des perceptions des individus. Elle s’inscrit plus efficacement dans une méthodologie de comptabilisation objective des pratiques et besoins.
Deux systèmes de valeurs semblent s’opposer sur le plan environnemental, quoiqu’entraînant chacun une valorisation sociale :
Ces deux systèmes se retrouvent au sein des mêmes individus, provoquant ce que l’on nomme une dissonance cognitive.
Le sentiment de honte quant à ses propres pratiques, y compris pour celles les mieux identifiées comme néfastes sur un plan environnemental, reste encore très minoritaire.
La valorisation des pratiques écoresponsables est un facteur clef de succès. Une attention particulière doit même être portée sur la démonstration des effets bénéfiques de ces pratiques. L’usage courant de dénonciation des mauvaises pratiques est clairement identifié par l’ADEME comme à éviter.
La perception d’une association entre la notion de possession de biens matériels et le bien vivre ou le bien être, et la corrélation entre l’impact de l’accroissement de la première et l’amélioration de la deuxième.
De même, il n’est qu’extrêmement peu envisagé que la diminution du nombre de biens puisse ne pas atteindre à la qualité de vie.
Toute action de sobriété risque d’être perçue comme attentant à la qualité des opérations sur laquelle elle est projetée. La démonstration d’un niveau au moins constant de qualité de vie malgré une action de sobriété, associée à un indicateur de suivi est indispensable.
La population apparaît comme tout à fait disposée au changement, et même au renforcement des actions de sobriété. Certaines pratiques restent toutefois source de fortes réticences, en particulier concernant le transport ou l’alimentation. Ces changements sont perçus comme devant être collectifs pour être efficaces, exposant au risque d’un rejet du changement si perçu comme individuel.
Dans la continuité, les mesures collectives de sobriété sont plutôt bien perçues, et apparaissent comment plus logiques et efficaces. Une gouvernance privilégiant des objectifs de protection de l’environnement sur la croissance économique est majoritairement plébiscitée.
Une corrélation forte entre perception de l’efficacité des mesures actuellement mises en place et consentement à des efforts supplémentaires de sobriété apparait.
Il est donc nécessaire d’engager les actions de sobriété dans un cadre collectif, et de prévoir les indicateurs et objectifs de performance de ces actions. Une communication régulière est indispensable, en anticipant les besoins en formation et sensibilisation pour que les résultats soient bien compris et que chacun puisse s’en emparer.
Le numérique est un secteur qui concentre de nombreuses pratiques consuméristes :
La quête perpétuelle de la nouveauté est aussi un travers individuel entretenu par le marché, et plus particulièrement les fabricants, pour gonfler la consommation. Arborer la dernière version d’un terminal est aussi un signe extérieur de richesse et de réussite sociale qu’entretiennent les marques par un rythme très soutenu de nouvelles sorties.
L’achat neuf reste encore très majoritaire. L’achat reconditionné est décrit comme un choix, principalement pour des raisons économiques. La préoccupation environnementale est encore secondaire, et même parfois totalement absente (pour 43% des acheteurs de produits reconditionnés).
Ce sont principalement les populations les plus jeunes et les moins aisées qui consomment des produits reconditionnés. Cela s’explique par la logique économique qui sous-tend majoritairement ce mode de consommation. Cela entraîne aussi une perception de comportement contraint, ici par manque de pouvoir d’achat.
Le renouvellement des appareils est décrit comme réalisé en moyenne tous les quatre ans. Pour les utilisateurs qui conservent leurs appareils plus de cinq ans, ce choix est décrit comme principalement dû au rejet de remplacer un appareil encore fonctionnel.
Le marché de seconde main est bien mieux perçu comme un levier de diminution de l’impact négatif sur l’environnement des comportements que la durée de vie des appareils.
Une démarche de sobriété (sur l’ensemble du périmètre des activités, comprenant les infrastructures et matériels possédés ainsi que ceux impliqués dans les activités en dehors de l’organisation) doit intégrer les principes suivants :
Source :
« Baromètre Sobriétés et Modes de vie » – La librairie ADEME. Ce document offre une meilleure compréhension des évolutions des pratiques et des perceptions des Français sur ce sujet, mais également les conditions nécessaires pour mettre en œuvre des initiatives de sobriété, tant au niveau collectif qu’individuel.
Article – RGESN 2024 : quelles avancées en matière d’écoconception des services numériques ?
Article – Audit Green IT : les 5 étapes à suivre
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