Observabilité IT : comment passer d’un centre de coûts à un levier de gouvernance intelligente
Introduction Longtemps perçue comme une fonction purement technique, l’observabilité est en train de devenir un pilier stratégique de la gouvernance...


Depuis plusieurs années, c’est Docker qui facilite la conteneurisation des applications, permettant aux équipes de standardiser les environnements, d’accélérer les mises en production, et de réduire les coûts. Mais dès que les applications deviennent plus nombreuses et plus complexes et que la complexité des infrastructures s’accroît, il devient difficile de gérer manuellement les conteneurs (sous environnements On-Premise ou cloud).
La question stratégique se pose d’identifier à quel moment passer à Kubernetes pour mieux gérer son infrastructure et ses applications à grande échelle.
Au départ, quelques conteneurs suffisent. Mais rapidement, du fait de l’ajout de services, de VIP, de systèmes de chiffrement, de dépendances, la prise de main manuelle est fragile.
À chaque modification ou faute de manipulation, le service est interrompu. Kubernetes centralise les configurations, automatise les gestions et permet une visibilité claire et sécurisée de l’infrastructure.
Exemple : dans une banque, une application pourrait avoir 35 conteneurs accessibles à partir de plusieurs serveurs de façon que chaque mise à jour nécessite de vérifier, à la main ou via des pipelines CI/CD qui nécessitent un bon nombre de compétence pour être maintenu, les règles de routage, les certificats, la configuration de sécurité. La charge humaine à porter devient très rapidement pénible et génératrice d’erreurs.
Lorsque l’infrastructure monte en complexité, il devient difficile d’identifier les conteneurs actifs, leur emplacement et si les configurations sont homogènes sur chaque serveur. Kubernetes centralise l’information et vise à limiter les risques d’erreurs.

Quand l’infrastructure est gérée manuellement, des incidents apparaissent :
La résilience est automatisée par Kubernetes. En cas de défaillance d’un pod, il est remplacé. Si un serveur entier tombe, les services continuent de fonctionner sur les autres nœuds. On garantit ainsi la continuité du service, qui est capitale, pour les applications critiques.
Exemple : un des serveurs subit une panne provoquant une indisponibilité partielle d’un site e-commerce avec un trafic variable sans Kubernetes, cela affecte les ventes et l’expérience client.
Sur une infrastructure complexe, certaines de ces personnes détiennent l’expertise sur des technologies ou des composants importants (équilibreur de charge, système de chiffrement, orchestrations manuelles), si elles partent, la gestion devient fragile et la probabilité de panne augmente.
Kubernetes limite cette dépendance en centralisant la gestion des containers, en standardisant les configurations, et en permettant une supervision centralisée. Les équipes peuvent donc maintenir une infrastructure même si le turnover est fort.
Exemple : une entreprise exploitant de nombreux sites perd régulièrement ses administrateurs réseau les plus aguerris. Les incidents se multiplient et la maintenance devient plus délicate.
La gestion manuelle ou industrialisée de la montée ou de la baisse de charge est une tâche difficile. Ajouter et supprimer des conteneurs, équilibrer le trafic et dimensionner les ressources sont des tâches longues et requérant des compétences.
Kubernetes permet d’automatiser le dimensionnement des conteneurs, selon le niveau de trafic, afin d’être sûr de la performance, tout en optimisant le niveau de ressources. Les services sont disponibles ; les équipes peuvent se consacrer à améliorer les applications, et leur temps ne sera pas utilisé à la gestion manuelle pour répartir la charge.
Exemple : un service SaaS qui subit les pics de charge liés aux évènements marketing. Kubernetes permet d’ajuster automatiquement le nombre de conteneurs, afin que les utilisateurs ne puissent subir ni ralentissement ni panne.
La migration vers Kubernetes ne dépend pas seulement de raisons techniques. Plusieurs motifs peuvent pousser les entreprises sur Kubernetes :
Exemple : une application portant 40 conteneurs, derrière plusieurs VIP et systèmes de chiffrement, est devenue ingérable manuellement : il est possible de tout centraliser et sécuriser toutes les configurations grâce à Kubernetes.
Suivre manuellement les conteneurs, les VIP et les certificats devient très compliqué lorsqu’une application déployée sur plusieurs datacenters ou zones cloud existe. Kubernetes permet une supervision centralisée, avec une visibilité immédiate sur tous les composants, ce qui minimise les risques et les temps d’intervention.
Des mises à jour quotidiennes ou hebdomadaires des microservices peuvent entraîner des coupures si la livraison de toutes les parties de l’application est mal synchronisée. Kubernetes applique les rolling updates et rollbacks de façon automatique, contrôlée et simplifiée.
Dans des domaines comme la finance ou la santé, la centralisation des secrets, certificats et accès est primordiale. Kubernetes met à disposition des mécanismes natifs de gestion des secrets et d’application des règles applicables à tous les services, réduisant ainsi les risques d’erreurs humaines.
A lire aussi : Kubernetes DevOps : structurez vos conteneurs et processus
Kubernetes ne se limite pas à être un outil de déploiement. Il permet de :
Ainsi, l’infrastructure est même capable de rester compatible, sécurisée et surveillable, même en cas de charge trop élevée ou de turnover trop important.
Kubernetes n’est pas adapté à tous les projets. On l’utilise uniquement si cela est justifié par un besoin véritablement identifié selon des critères objectifs.
Kubernetes a beaucoup à offrir, mais ne conviendra pas pour un projet léger où la solution manuelle ou automatisée via la CI/CD demeure viable et économique.
Bien que Kubernetes ait beaucoup d’avantages, des erreurs de configuration ou un manque de supervision peuvent entraîner des conséquences très importantes sur l’infrastructure et le coût en exploitation. On pourrait citer :
Auto-scaling mal maîtrisé : l’auto-scaling peut provoquer des comportements inattendus dans des environnements On-Premise, mal configuré, il peut entraîner une augmentation non maîtrisée du nombre de pods et de ressources et cela pourrait engendrer des risques de crash de services.
Coûts exorbitants dans le cloud : avec l’auto-scalling non surveillé dans un environnement cloud, les dépenses peuvent exploser. Si aucune règle de contrôle des dépenses n’est mise en place, la création automatique de nouvelles instances peut engendrer des coûts imprévus et inutiles.
Migrer vers Kubernetes ne s’improvise pas et s’y engager ne s’opère pas dans la précipitation. Les critères de décision pour se lancer :
Pour aller plus loin : AIOps : comment l’Intelligence Artificielle transforme la gestion des opérations IT ?
Kubernetes permet notamment de :
Adopter Kubernetes au bon moment permet de réduire les incidents, de sécuriser la production et de libérer les équipes pour des enjeux à plus forte valeur ajoutée. Kubernetes devient alors un outil à la fois stratégique et technique, pour maîtriser une infrastructure complexe.
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